AU COEUR DE NOS ENTREPRISES
Aux Carrières de Bellignies, la moyenne d'âge est de 390 millions d'années
lundi 05.10.2009, 05:01
A Bettrechies, près de Bavay, les carrières de Bellignies exploitent l'un des plus anciens sites calcaires de la région. Un canyon à ciel ouvert de 60 hectares en plein coeur de l'Avesnois.
C'est un canyon en plein coeur de l'Avesnois. Une gigantesque saignée de 700 mètres de long et 200 de large, où la pierre est creusée jusqu'à 120 mètres de profondeur.
À Bettrechies, ce calcaire a attendu 390 millions d'années avant d'être exploité.
Ce trésor minéral, cadeau des premiers âges de la terre, est aujourd'hui à la base des sables, béton, et ciment si précieux pour la construction de nos bâtiment et de nos routes.
Nos arrière-arrière-grands-parents exploitaient déjà la carrière de Bettrechies. Mais c'est en 1970, avec la construction de l'autoroute A2 toute proche, que la SÉCAB (Société d'exploitation des carrières de Bellignies) décide d'exploiter industriellement cette manne venue du sol.
« Avec nos 60 hectares et nos 950 000 tonnes de granulats produits chaque année, nous faisons partie des grosses carrières », explique Christian Finello, directeur de la SÉCAB.
Mais à l'échelle de la région, le site de Bettrechies est plutôt dans la catégorie des « moyennes » carrières.
On a extrait 17,7 millions de tonnes de calcaire en 2007 dans les neuf carrières de l'Avesnois et du Boulonnais, soit 15 % de la production nationale.
La carrière du Boulonnais, la plus importante de France, produit à elle seule plus de 10 millions de tonnes de matériaux par an.
Malgré tout, avec son paysage lunaire, sa noria de 150 camions qui, chaque jour, vont et viennent au fond du « canyon », ses six kilomètres de bandes convoyeuses qui transportent inlassablement des tonnes de roche, la carrière de Bettrechies reste un lieu étonnant et spectaculaire.
À l'explosif
« Depuis 1970, ce sont 40 millions de tonnes qui sont sortis d'ici », assure fièrement Christian Finello.
Une à deux fois par semaine, on abat à l'explosif un pan de roche. Les matériaux sont ensuite chargés par d'énormes engins de carrière sur des trémies qui les acheminent vers les concasseurs qui transformeront la roche en granulat.
« Le granulat, concassé, réduit aux dimensions, calibré, est ensuite utilisé par le bâtiment et les travaux publics. Nous faisons ainsi du sable et du gravillon. qui sera ensuite mélangé à du bitume pour les routes, ou du ciment pour faire du béton. Un tiers de notre production sert au béton, les deux tiers pour les infrastructures ».
Il paraît que nous consommons indirectement en moyenne 20 kilos par jour de granulats. Attention à l'indigestion...